Reprise des ateliers de production
Suite à l’annonce de confinement, l'ensemble de nos ateliers et services : Trégunc (Pont-Minaouët), Trégunc (Kerouel), Landaul et Madagascar ont été fermés.
La pénurie de solution hydroalcoolique ne nous permettant pas d’assurer la sécurité de nos salariés, cette situation a perduré plusieurs semaines. Nous en avons profité pour affiner les procédures à mettre en place pour une reprise dans les meilleures conditions.
Notre principale préoccupation était d’instaurer des mesures permettant au personnel de reprendre leur poste le plus sereinement possible, en confiance, dans ce contexte déjà suffisamment anxiogène.
Nous avons fait le choix, pour mieux contrôler le bon suivi des nouvelles procédures et les adapter, de ne faire tout d’abord reprendre les groupes de production, à partir du 14 avril, qu’en effectif réduit et par ½ journées. Puis graduellement, pendant les 3 dernières semaines, les équipes se sont étoffées et depuis lundi tous les ateliers sont en fonction, même si sur la centaine de personnes normalement en production, plus d’une dizaine manque encore à l’appel, confrontée aux difficultés des gardes d’enfants.
Le courage d'investir en France
Si nous pouvons nous réjouir d’une chose en cette période morose, c’est bien d’avoir eu le courage de continuer à investir en France et de construire un nouveau bâtiment de production. Il est certain que dans notre ancien atelier, où nous étions très à l’étroit, les distances de sécurité auraient été beaucoup plus difficiles à mettre en place alors que dans le nouveau, elles sont naturellement respectées.
Pendant cette période, nous avons été plutôt discrets. Il n’est pas dans notre ADN de communiquer face à des catastrophes. A l’heure d’un déconfinement programmé, nous pouvons vous donner quelques nouvelles de ce qu’à été notre actualité au fil des jours.
Nous avons bien sûr, comme beaucoup, été attentifs aux actualités et aux demandes du secteur hospitalier. A notre niveau, dans les 1ers jours, nous avons fourni à certains hôpitaux et Ephad de proximité, tabliers, masques, charlottes.
Certains ont pu nous reprocher de ne pas nous être immédiatement lancés dans la production de masques. Comme vous l’avez compris, nous n’aurions jamais accepté de mettre en danger notre personnel pour quelque production que ce soit. Par ailleurs, nos tissus, qu’ils soient PVC ou même tissus respirants, sont incompatibles avec cette utilisation car trop étanches. Depuis notre reprise, nous collaborons avec l’un de nos confrères, la société Le Minor de Guidel (56), en fabriquant, pour lui, avec le tissu qu’il nous fournit, des masques réutilisables, homologués Afnor. Pour cela nous avons dû modifier les équipements de quelques machines et réquisitionner plusieurs de nos couturières, normalement affectées à nos propres productions. Si plus de 5000 masques sont actuellement produits par semaine entre les deux sociétés, nous sommes conscients que cela n’est qu’une goutte d’eau en rapport du besoin national. Notre préoccupation est déjà de parvenir à honorer les commandes en portefeuille chez notre confrère, par lequel transitent toutes les commandes de ce produit.
Parce que le socle de notre activité est le travailleur professionnel, qu’il soit à la mer ou à terre, nous nous devions de relancer parallèlement la production de nos propres articles de gamme. Il serait inconcevable de ne pouvoir fournir les vêtements de protection dont ils ont besoin pour assurer dans les meilleures conditions la subsistance de la population. C’est donc bien une remise en route globale de notre outil de production qui est réalisée.
Soyons honnête, la productivité d’hier ne sera pas celle d’aujourd’hui. Les nécessaires procédures sécuritaires tout au long du process de fabrication réduisent l’efficacité. Comme nous mettons la sécurité et la confiance de nos collaborateurs en tête de nos priorités, nous avons également fait le choix de ne leur demander de ne pas travailler plus que 7h par jour. Nous devrons donc sans doute vous demander un peu de compréhension sur nos délais mais nous allons pouvoir honorer les commandes en cours de nos clients, en France comme à l’Exportation (45% de l’activité). Et nous sommes confiants qu’au fil des jours, nous progresserons. Tellement confiants, (ou fous diront certains…) qu’en cette période troublée, nous allons encore recruter pour étoffer nos équipes en production.
Si nous devons parler chiffre, il est indéniable que le mois de mars a été marqué par une forte baisse du CA. Malgré notre activité au ralenti, Avril se comporte mieux. La reprise économique sera sans doute lente et impactera notre croissance régulière de ces dernières années. Mais, nous ne sommes ni en bourse ni gérés par des tiers, mais plus simplement toujours une entreprise familiale, notre principal but avant toute autre considération est donc d’abord de perdurer et de vous servir au mieux en maintenant notre qualité.
Une orientation qui se confirme :
La stratégie de la société est gagnante ! Depuis sa création, elle a toujours gardé au plus près du siège son savoir-faire et son outil de production.
Même si nous avons, face à la concurrence de produits à bas prix, dû opter pour une délocalisation de quelques-unes de nos références à Madagascar, ce n’est qu’en conservant l’approvisionnement des matières de France ou d’Europe et la coupe dans notre atelier de Trégunc (29).
Si nous progressons chaque année hors du marché hexagonal, c’est aussi qu’en regard de nos prix, certes plus élevés que pour des fabrications dans des pays à bas coûts de main d’œuvre, les utilisateurs reconnaissent à nos produits une qualité et une durée de vie bien supérieure.
Cette crise n’apportera-t-elle pas une certaine remise en cause de la délocalisation de nos industries ? Et pour le consommateur la possibilité de donner une priorité d’achats auprès des producteurs locaux, des productions françaises ?
Nous y croyons fortement et souhaitons valoriser nos fabrications françaises.
P.S. Pour toutes questions concernant les masques, envoyez un message sur www.leminor.fr