Après 39 jours de mer, François Gabart poursuit son contournement par l’ouest de l’anticyclone des Açores dans un alizé d’est qui a tendance à faiblir.
Si le skipper du trimaran MACIF, malgré la mer violente qui l’a sévèrement secoué en début de semaine, conserve une avance d’environ 5 jours sur le temps de passage l’année dernière de Thomas Coville, détenteur du record du tour du monde, les prévisions de la fin de semaine sont moins réjouissantes en termes de vitesse : une grosse bulle anticyclonique, en voie de formation au large du Golfe de Gascogne, devrait en effet lui barrer la route vers la Bretagne et donc le freiner considérablement, d’autant qu’il semble que la seule option qui s’offre à lui soit de la traverser d’ouest en est.
« Sur les routages, l’heure d’arrivée est quasiment la même qu’on mette un bateau rapide ou lent. J’ai peur de ne pas avoir beaucoup le choix, il va falloir être patient. Ça fait partie du jeu, mais c’est un peu frustrant car j’ai envie d’aller à fond la caisse jusqu’au bout. Ce n’était certes pas le but du jeu, mais ça ne m’aurait pas déplu d’arriver dans un temps proche de celui de Francis Joyon en équipage (40 jours 23 heures 30 minutes en janvier dernier pour Idec Sport sur le Trophée Jules Verne, ndlr), la météo ne le permet pas du tout », a-t-il commenté mardi.
Attendu à Ouessant dimanche dans un temps qui devrait tout de même être extraordinaire (un peu plus de 43 jours), le Charentais devra donc s’armer de patience, mais fidèle à sa nature constamment « positiviste », il estimait mardi que ces conditions certes peu propices à la glisse lui permettraient « d’assurer le coup » et d’offrir à un bateau rudement secoué en début de semaine une fin de tour du monde plus apaisée.
Elles vont aussi permettre au skipper de bien préparer son retour à la civilisation, lui qui, depuis bientôt 40 jours, mène une vie de solitaire avec pour seuls compagnons les 30 mètres de son trimaran MACIF et quelques oiseaux de passage. A-t-il pour autant été coupé du monde et de l’actualité des terriens depuis qu’il a quitté Ouessant le 4 novembre ? Ce n’est visiblement pas le genre de la maison :
« Non, j’essaie de garder des liens avec la terre et avec l’actualité, a-t-il expliqué mardi en réponse à une question d’un collaborateur de la Macif. Je reçois des mails réguliers avec le récap de ce qui se passe dans le monde. C’est important pour moi de garder ce lien avec la terre. Je suis certes un marin solitaire, mais je suis aussi un être humain, un citoyen, un mari et un père de famille. Je n’ai pas envie de rompre ce lien qui me maintient avec la terre et, quelque part, avec la ligne d’arrivée, même si l’actualité, notamment politique, me dépasse parfois un peu… »
Reste que pour l’instant, l’actualité qui préoccupe le plus François Gabart en cette dernière semaine de tour du monde est bien celle de la météo dans l’Atlantique Nord…
Texte issu du communiqué de presse du trimaran MACIF