Dernière semaine de course pour François Gabart et le trimaran MACIF.
Alors que seulement 37 jours se sont écoulés depuis son départ d’Ouessant le samedi 4 novembre dernier, le grand trimaran ne pointe plus qu’à 2 800 milles de la ligne d’arrivée de ce qui s’annonce comme le record de tous les superlatifs. La difficulté du week-end, ce franchissement du pot au noir, n’a été qu’une formalité et c’est à plus de 26 nœuds sur le fond que François remonte l’Atlantique Nord dans un alizé bien établi qui lui garantit d’excellentes conditions pour au moins les deux prochains jours. Se présentera alors un nouveau garde barrière, celui préfiguré par l’anticyclone des Açores, bien centré sur l’archipel, et qui marquera l’heure d’orienter franchement les étraves vers Ouessant, la Bretagne et la maison. Ce dernier tronçon est aujourd’hui placé sous le signe de l’incertitude tant la rapidité de l’évolution des systèmes météos en Atlantique Nord empêche la claire perception du scénario final. Un baisser de rideau qu’on envisage dimanche prochain dans de tout petits airs, comme si la planète océan répugnait à se départir de son étonnant voyageur.
Un pot au noir bienveillant
« Le pot au noir est traditionnellement peu actif en cette période de l’année, ainsi qu’on a pu l’observer lors de son passage d’Yves Le Blévec sur Actual, voici quelques jours. » Jean-Yves Bernot, depuis son poste d’observation terrestre, ne traduit ainsi aucune surprise à voir le trimaran MACIF se jouer avec rapidité de cette si redoutée barrière météo. C’est en effet à plus de 26 nœuds de moyenne que François Gabart a entamé sa remontée de l’Atlantique Nord, travers aux alizés d’est nord-est qui vont, en deux jours environ le porter à la latitude de l’archipel des Açores et de cet anticyclone qui paresse en son ouest.
Incertitude sur l’arrivée
« Il va falloir « tricoter » un peu pour le contourner » explique Bernot. « La dernière partie de ce tour du monde n’est pas encore clairement lisible. Cela va se jouer à peu de choses, comme souvent, pour passer sans encombre, ou pour connaitre un fort ralentissement juste avant l’arrivée. »
François Gabart demeure pour l’heure concentré sur chaque mille qui défile à un rythme élevé sur ses répétiteurs du bord. Ce tout droit rapide vers les Açores est mis à profit pour recharger les batteries d’un organisme humain entamé par cet incroyable périple. François s’est ainsi octroyé en ce dimanche plus de 7 heures de sommeil cumulées. Un luxe qui traduit non seulement la fatigue du bonhomme, mais son souci de se préserver en vue du final compliqué annoncé. Sous pilote, vigilant aux réactions du bateau, réactifs aux alarmes du bord, il fait fructifier sans trop solliciter sa machine une avance sur son concurrent Thomas Coville qui atteindra demain l’équivalent de la distance théorique à parcourir jusqu’à l’arrivée.
Phénoménal !
Texte issu du communiqué de presse du trimaran MACIF